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ANNE DE GUIGNE'
QUAND UNE ENFANT VOUS PREND PAR LA MAIN...
"On a bien des joies sur la terre mais elle ne dure pas ce qui dure c'est d'avoir fait un sacrifice." Ces paroles n'ont pas été dites par une grande personne, mais par une enfant qui s'appelait Anne de Guigné. Elle savait ce que ces mots voulaient dire pour l'avoir expérimentée dans sa courte vie.
Jean Paul II l'a proclamé vénérable, reconnaissant ainsi l'héroïcité de ses vertus. Sa vie n'est ni un conte de fée, ni un roman à l'eau de rose. C'est beaucoup de souffrance portée par une enfant. Comme par exemple la mort de son père tué pendant la guerre de 14/18 et dont on ne retrouva jamais le corps. Mais cette souffrance fut pour Anne l'amorce qui lui permit de parvenir à la perfection de l'amour en quelques petites années. C'est que la grâce habitait cette enfant si pur car elle voulait que pour Jésus son coeur soit pur comme un lys.
"On voit Dieu dans ses yeux" disait d'elle une religieuse qui la rencontrait parfois sur son chemin. Elle rayonnait autour d'elle de l'amour, de la charité et de l'espérance. Elle fut par exemple la consolation de sa mère après la mort de son père. Quand elle la voyait en larmes, elle se précipitait vers elle, l'enlaçait, la caressait, lui disait ses mots plein d'espérance : "ne pleurez plus maman papa est au ciel il est heureux pour toujours."
Le paradis pour Anne était dans sa foi d'enfant devenu quelque chose de vrai, elle était certaine que nous êtions faits pour l'éternité. Anne de Guigné a été le précurseur de cette parole de saint Pie X : IL Y AURA DES SAINTS PARMI LES ENFANTS et de Jean Paul II : IL Y AURA DES APOTRES PARMI LES ENFANTS.
Bien qu'Anne soit née dans une famille profondément chrétienne, elle n' a pas été un ange dès le départ, loin de là. Comme le disait madame Martin à propos de sa petite fille Thérèse de Lisieux : c'était un petit lutin sans pareil. D'ailleurs, elle donnait tant de souci au départ autour d'elle à cause de son mauvais caractère qui pouvait la conduire jusqu'à une certaine violence que son grand père avait dit d'elle après qu'elle s'était battue avec une petite cousine : "je plains sa mère quand cet enfant là aura 20 ans."
Mais la souffrance, la grâce va la travailler, la changer profondément. Ce qui ne sera pas sans combat pour elle : car les mauvaises habitudes entrent en nous plus facilement dès le plus jeune âge qu'elles ne n'en sortent.
Pour ses petites soeurs et frère elle deviendra la soeur aînée par excellence. Attirée par Jésus, par son grand mystère eucharistique et par le sacrement de la réconciliation, car pour Anne l'un n'allait pas sans l'autre, elle considérait pour son jeune âge le sacrement de pénitence comme étant un très grand sacrement, alors qu'aujourd'hui beaucoup vont communier sans ne plus se confesser ou vont très rarement à se confesser.
Des actes de charité, c'est chaque jour qu'elle en faisait par amour pour son Dieu : elle coudait pour ses pauvres et recommençait son ouvrage si elle n' en était pas satisfaite, organisait une kermesse dont le profit allait à une famille pauvre.
Des actes de sacrifice en donnant ses plus beaux jouets aux enfants démunis sinon pour elle ceux-ci n'avaient aucune valeur.
Prière pour les pêcheurs jusqu'à obtenir la conversion d'un vieux monsieur athé juste avant qu'il ne meurt, prière pour les malades alors qu'elle même était atteinte d'un mal incurable jusqu'à leur obtenir une amélioration, offrande de ses maux pour la France pendant la grande guerre, pour le retour de son père qu'elle ne reverra jamais. A ce propos, Anne a montré combien sa foi était grande et forte car malgré ses prières, la prière d'une enfant pure, l'offrande de ses maladies, pour le retour de son père au foyer, elle ne sera pas exaucée, mais jamais n'en tiendra rigueur au Seigneur, tout au contraire cette souffrance profonde lui permettra de faire comme la petite Thérèse de Lisieux la nommait : une course de géant à travers les 3 vertus cardinales sans jamais revenir en arrière.
En effet, c'est certainement par cette souffrance que le Seigneur va la convertir en profondeur, changer son coeur et modeler son âme. Et il y a les nombreux petits services qu'elle va rendre à sa mère quitte à ce qu'ils prennent le pas sur ses moments de détente. Anne a été l'exemple de l'obéissance après sa conversion tout comme Jésus fut soumis à Sa Mère à Nazareth. Ses communions étaient d'une telle profondeur qu'une femme un jour la remarqua à la Messe et se convertit.
Elle aimait les histoires saintes que sa mère lui lisait, elle avait une connaissance particulière des vérité de la foi chrétienne que son évêque, d'abord hostile à lui autoriser de faire sa première communion, vu son petit âge, fut ébahi devant ses réponses aux questions qu'il lui posait. "Mais ce n'est pas possible, cette petite fille sait donc tout" disait d'elle une fille plus âgée au catéchisme.
Anne est partie pour le Ciel le 14 janvier 1922 à Cannes dans la résidence d'été de sa famille. Avant de s'en aller pour la patrie des Cieux, elle avait dit à la religieuse qui la veillait, ultime marque d'obéissance de sa part, "ma soeur puis-je aller avec les anges ?" - "Mais oui ma petite fille." - "Oh merci ma soeur, merci."
E.F.
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